Ord Om ordet

Å brette døden bort

Preken holdt ved augustinerklosteret i Lagrasse på lørdag i Påskeoktaven. Du finner en engelsk oversettelse nedenfor.

Jn 20.1-9: Vidit sudarium involutum in unum locum.

Il y a un frappant contraste dans l’évangile de ce jour entre ce qui se passe en dehors du tombeau vide et l’ambience à l’intérieur. Dehors, il y a une grande commotion. Tout le monde s’agite. Marie Madeleine court. Les apôtres courent, l’un plus vite que l’autre. Les bribes de conversation reportées laissent entrevoir une grande perplexité. L’absence du Corps du Seigneur, ce Corps porteur d’une présence qui redéfinissait tout, représente une perte totale de repères. En résulte l’anxiété — et par moments une espérance folle.

Dans le tombeau règnent l’ordre et le calme. Jean et Pierre voient, en se penchant, les bandelettes utilisée pour la sépulture du Christ non pas seulement posées, mais pliées. Quant au suaire qui avait couvert son visage, il est soigneusement roulé et mis à part. 

Ces détails sont importants.

Ils nous font comprendre que Dieu a vaincu la mort sans violence. La violence appartient au monde des hommes. Dieu agit dans la paix. L’évidence du tombeau suggère un réveil paisible, comme si la résurrection fût une évidence — ‘je me couche et je m’endors; je me réveille, car le Seigneur est mon soutien’ (Ps 3.6).

Jésus, en se levant du Shéol, a sereinement ôté la mort comme s’il s’agissait d’un vieux pyjamas qui ne sert plus. Il ne l’a pas écartée avec mépris. Il l’a pliée, montrant même à ce dernier ennemi un divin respect, une espèce de tendresse due, non pas à la mort comme telle, mais aux blessures qu’elle a laissées dans l’expérience humaine. 

Par ce geste, le Christ transmet le même message qu’il énonce après sa résurrection: ‘Paix sur vous! N’ayez pas peur’. La mort désormais est mise en ordre. L’affaire est réglée. Il n’y a plus rien à craindre. 

Éveillons-nous, donc, nous qui dormons, levons-nous d’entre les mort, et sur nous luira le Christ (cf. Éph 5.14). ‘La mort n’exerce plus de pouvoir sur lui’ (Rm 6.9). Ni sur nous, si seulement nous affirmons avec cohérence notre option pour la vie en lui. 

Au tout début de la vie monastique de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, lors d’une de ces crises par lesquelles passe tout novice, la fondatrice de la maison, Mère Geneviève, lui donna ce précieux conseil: ‘Servez Dieu avec paix et avec joie; rappelez-vous, mon enfant, que notre Dieu est le Dieu de la paix’.

Le récit évangélique nous montre le bien-fondé de ce conseil. Il ne relève pas du sentiment mais de la révélation même de Dieu, parvenue à nous par des signes concrets, d’autorité. 

Frères, plions sereinement, mais décisivement, ce dans nos vies qui pourrait encore appartenir à la mort et à son règne. Laissons cela dans le tombeau une bonne foi pour toutes. Nous sommes faits pour vivre. Ne cherchons pas le Vivant parmi les morts (Lc 24.5).

 

John 20.1-9: He saw the napkin rolled up in a place by itself.

There’s a striking contrast in today’s Gospel between what goes on outside the empty tomb and the ambiance within. Outside there’s a great to-do. Everyone is in agitated motion. Mary Magdalene runs. The apostles run, one faster than the other. The snippets of conversations we hear let us sense great perplexity. The absence of the Lord’s Body, that had carried a Presence that changed everything, represents a total loss of orientation. The result is anxiety — and in isolated moments flashes of mad hope.

In the tomb reign order and calm. John and Peter see, when they look in, the linen shrouds used for the burial of Jesus, not just put away, but folded. As for the napkin that had covered his faced, it is carefully rolled up apart.

These details are important.

They let us understand that God vanquished death without violence. Violence pertains to the world of human beings. God acts in peace. The evidence of the tomb suggests a peaceful awakening, as if the resurrection were a matter of course: ‘I have slept and taken my rest: and I have risen up, because the Lord has received me’ (Ps 3.6).

Jesus, rising from Sheol, serenely put off death as if were an old pyjamas for which he had no further use. He did not cast it off with disdain. He folded it neatly, showing even this last enemy (1 Cor 15.26) divine respect, a kind of tenderness due, not to death as such, that’s for sure, but to the wounds death has imprinted on human experience.

By this gesture Christ communicates the same message he spoke after his resurrection: ‘Peace to you! Be not afraid!’ Death has henceforth been put in order. The business is seen to. There is no more to fear.

Let us awake, then, we who sleep, and rise from the dead, and Christ will shine upon us (cf. Eph. 5.14). ‘Death no more has power over him’ (Rm 6.9). Nor over us, if only we coherently affirm our option for life in him.

At the outset of the monastic life of St Thérèse of the Child Jesus, during one of those crises through which every novice passes, the foundress of the house, Mother Geneviève, gave her this precious piece of advice: ‘Serve God with peace and joy. Remember, my child, that our God is a God of peace.’

The Gospel story confirms these words, which are not a matter of sentiment but of divine revelation, come down to us in concrete, authoritative signs.

Brethren, let us then serenely, but decisively, fold away anything in our lives that may still pertain to the reign of death. Let us leave this in the tomb once for all. We are made to live. Let us not seek the Living One among the dead (Lk 24.5).