Ord Om ordet

Camille & Briacs Bryllup

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2 Pierre 1:16-19: Nous l’avons contemplé lui-même.
1 Pierre 3:1-10: Celui qui veut aimer la vie et connaître des jours heureux. 
Matthieu 17: 1-9: Relevez-vous et n’ayez pas peur ! 

Le récit de la Transfiguration constitue un point cardinal dans la vie publique de Notre Seigneur. Il y a un avant et un après. Dès le début, bien sûr, l’unicité du Seigneur fut évidente dans son enseignement. Les gardes qui déclaraient aux pharisiens, ‘Jamais un homme n’a parlé de la sorte!’, s’exprimaient au nom d’auditeurs innombrables. La parole nouvelle du Christ incitèrent plusieurs à tout quitter pour le suivre. Ceux-ci soupçonnaient peu à peu son identité divine. Ainsi Pierre pouvait s’écrier, à Césarée: ‘Tu es le Fils du Dieu vivant!’ C’est l’apogée de l’évaluation rationnelle, illuminée par la foi, de la personne de Jésus. Mais c’est la transfiguration, qui s’ensuit juste après, qui manifeste le contenu essentiel de cette confession. Elle montre qui est le Fils de Dieu.

L’Écriture nous permet de considérer la Transfiguration de plusieurs points de vue. L’évangile nous raconte l’histoire linéaire: l’appel de Pierre, Jacques et Jean; l’éclat divin manifesté dans le Corps du Christ et dans ses vêtements, car le spirituel imprègne le matériel; l’apparition de Moïse et d’Élie, apportant le témoignage de la Loi et des Prophètes; la terreur des apôtres; la voix réconfortante de Jésus qui dit, comme il dira plus tard, après la résurrection, ’N’ayez pas peur’; enfin la descente de la montagne et la consigne: ‘N’en parlez à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité.’

Pour nous, la transfiguration est d’abord un phénomène littéraire que nous abordons par la lecture, y trouvant une étape parmi d’autres dans le déroulement de la mission du Christ, orientée vers son sacrifice rédempteur. Mais pour ceux qui étaient présents, ce jour-là, au Tabor? Quel fut l’effet durable de leur confrontation avec la présence perceptible de l’énergie divine? Notre première lecture en parle. Elle transmet le fruit mûr de la réflexion de Pierre sur ce qu’il vécut jadis, encore jeune, pas encore enracinée dans la ‘puissance de Jésus Christ’.

Dans ce texte, comme dans le témoignage analogue de la Première Lettre de Jean, ce qui frappe, ce sont les verbes qui indique une expérience concrète, voire sensuelle: ‘nous avons vu’, ‘nous avons entendu’, ‘nous avons touché’. Le Tabor, nous dit Pierre, a confirmé la parole des prophètes. Celui qui parle, souvenons-nous en, est un homme qui avait eu du mal à croire à cette parole, qui voyait son Seigneur et Ami entrer dans sa souffrance en disant, ‘Je ne le connais pas!’ La Passion du Christ lui était une éclipse qui répandait l’obscurité jusque dans son propre coeur. Il fallait attendre le troisième jour pour voir la gloire perçue au Tabor émaner du tombeau vide et pour vérifier que la lumière du Christ échappe vraiment à toute emprise des ténèbres. Pierre l’affirme: l’évangile n’est pas une affaire de ‘récits mythologiques’. Il s’agit de faits objectifs, d’un rocher de vérité sur lequel l’homme peut construire avec confiance la maison de son existence.

Voilà, chère Camille et cher Briac, le fondement sur lequel vous édifierez votre vie matrimoniale. 

Après un long discernement vous êtes arrivés à ce jour pour vous administrer le sacrement nuptial. L’Église le confirmera par sa bénédiction maternelle. Les sacrements sont pour nous, qui cheminons dans la poussière, des occasions pour entrevoir la lumière taborique, incréée. Pendant quelques instants, la terre devient céleste. La voix exultante du Père se fait entendre. Nous nous écrions, ‘Qu’il est heureux que nous soyons ici!’ La liturgie provoque ces éclairs de réalité suprême qui doivent illuminer le reste de notre existence.

Aujourd’hui vous vous consacrez l’un à l’autre pour toujours dans la joie et dans la liberté. Pouvoir dire, ‘Je suis à toi pour toujours!’, est magnifique, un signe de la grandeur de l’homme dont le potentiel va au delà du provisoire. Votre ‘Oui’ mutuel est aussi une consécration au Seigneur. La vôtre est une alliance sainte. Elle se réalisera par un axe horizontal marqué, comme l’est toute la condition humaine, par un certain poids de banalité répétitive, d’ennui et de lutte; pourtant elle restera traversée par l’axe vertical qui indique le ciel ouvert. L’intersection des axes est votre espace vital.

Le mariage sera pour vous l’état par lequel la grâce embrassera tout votre être dans toutes ses dimensions. Dans le mariage, comme dans la vie monastique, le principe porteur est celui formulé par Saint Benoît: ‘Qu’en toute chose Dieu soit glorifié’ (RB, 56). Rien n’est trop petit pour servir ce but: toute activité, toute parole, tout élan du coeur et du corps peut devenir un moyen pour glorifier Dieu, une louange liturgique permettant à la gloire divine de s’insinuer dans notre quotidien. Même vos chutes y contribueront si, comme Pierre, vous vous releverez sans tarder, humblement et (ceci est important) sans amertume. Le sacrement qui vous illumine ce jour est un gage d’immenses dons promis ‘pour que, par eux, vous deveniez participants de la nature divine’. Pensez-y un peu! Cette phrase de la Deuxième Épître de Saint Pierre énonce une perspective tellement immense que nous osons à peine nous la proposer; pourtant elle s’étend logiquement à partir de la révélation taborique. La gloire divine est communicative et transformatrice. L’être humain est fait pour vivre de la vie même de Dieu.

Puisse votre communion nuptiale réaliser ce mystère par l’amour, la fidélité, la fécondité, la réconciliation, le service persévérant et l’accueil des autres. Ainsi vous connaîtrez la joie de Dieu et l’étoile du matin se lèvera dans vos cœurs.