Ord Om ordet
33. søndag C
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Malachie 3:19-20: Voici que vient le jour du Seigneur.
2 Thessaloniciens 3:7-12: Nous avons voulu être pour vous un modèle à imiter.
Luc 21:5-19: Tout sera détruit.
La perspective que nous donne l’évangile de ce dimanche est nettement de destruction. Se promenant par Jérusalem, les disciples admirent les edifices qui les entourent, l’oeuvre de l’ingéniosité humaine: ‘Seigneur, regarde! N’est-ce pas remarquable ce dont l’homme est capable?’
La réponse de Jésus est sèche, voire dure: ‘Tout sera détruit.’ Cette attitude, est-ce le regard qu’en tant que chrétiens nous devons adopter? La question est importante. Elle nous incite à réfléchir sur la manière dont nous habitons ce monde.
Spontanément la pensée d’une destruction universelle nous répugne. Nous avons tous le désir vital de laisser une trace, d’imposer notre marque au monde, soit-ce en participant à la construction d’une communauté monastique, en fondant une famille, en faisant un travail constructif. Ce désir est bon. Quand il est absent, s’est un signe de souffrance, ou même de maladie.
Ayant créé l’homme, Dieu lui ordonna d’être son co-créateur. C’est une vocation sublime. Le jardin d’Éden n’était pas une version primitive du Parc Monceau, un espace de détente où le jardinage se fait invisiblement (la nuit, peut-être?), tandis qu’à la lumière du jour tout nous invite à la langueur des couples amoureux, des étudiants lisant sous les arbres et des promeneurs gériatriques de chiens minuscules. ‘Le Seigneur Dieu prit l’homme’, dit la Genèse, ‘et le conduisit dans le jardin d’Éden pour qu’il le travaille.’ Voilà notre tâche fondamentale, identitaire: creuser, planter, arracher les mauvaises herbes, révéler une potentialité latente et la rendre fructueuse.
Mais à quoi bon si ‘tout sera détruit’?
Adolescent, j’ai pu observer de près une tendance religieuse malsaine. Dans ma région, en Norvège, une équipe de prédicateurs charismatiques s’installa, proclamant la fin du monde. Fier de mon agnosticisme, je gardais mes distances, mais les vagues d’enthousiasme remuaient mon cercle d’amis, mon école, les gens du coin. Le bruit courait d’enfants qui ne faisaient plus leurs devoirs. C’est logique. Si la parousie est imminente, pourquoi apprendre l’arithmétique? On vendait des terrains. Quelques enthousiastes essayaient de marcher sur l’eau. Ça finissait mal. Une croissante hystérie collective détachait les personnes séduites, qui furent nombreuses, du quotidien sans les attacher à une finalité surnaturelle constructrice.
Ce n’est pas cela, le message de l’Évangile.
En fait, le Seigneur apporte lui-même un correctif à cette manière de penser. Il ne nous dit pas de mépriser les réalités concrètes. Il nous dit de ne pas les confondre avec celles qui perdurent. Rappelons-nous le contexte du discours évangélique. Jésus est en train d’entrer dans sa Passion. Il sait qu’il lui reste peu de temps pour partager son message, d’importance cruciale. Les disciples pourtant s’adonnent au tourisme.
Soyons honnêtes: n’avons-nous pas aussi maintes fois agi ainsi, négligeant l’enseignement du Seigneur pour nous laisser plutôt absorber par des banalités? C’est pour nous réveiller que le Seigneur réoriente brusquement notre regard. Il dit: ‘Les belles choses sous vos yeux, vos possessions, l’oeuvre de vos mains, ce n’est pas tout!’ Il nous dit, ‘Prenez garde’.
Pourquoi? La raison est simple. Si nous perdons l’habitude de regarder le temporel dans une perspective d’éternité, nous chercherons le sens de notre vie en vue d’un horizon toujours plus restreint plein d’ombres menaçantes. Nous serons à la merci des faux prophètes qui manipulent ces ombres comme des marionettes justement pour nous faire peur et pour nous maintenir dans le pouvoir de leur rhétorique. Cette tendance se manifeste régulièrement autour de nous, dans notre Europe apeurée aujourd’hui. Un chrétien y porte remède en levant les yeux sereinement en quête d’une intelligence plus vaste. Il est animé par l’espérance, se rappelant que la création n’existe pas pour elle-même; qu’elle indique un but qui la dépasse.
Si nous réalisons de cette manière notre pèlerinage sur la terre, notre vie ne sera pas moins douce, moins précieuse. Tout au contraire. L’espérance donnera à l’existence autrement contraignante un élan vers l’infini. En le suivant nous donnerons à d’autres aussi le courage d’espérer.
La qualité que l’évangile propose pour vivre ainsi est la perseverance: perseverance en orientant nos pensées et nos actes selon la pensée de Dieu; perseverance dans l’écoute et dans la patience (les deux vont ensemble); perseverance dans l’amitié avec Jésus, qui répandra une grâce de gratuité aussi dans nos autres amitiés, autrement penchées vers la superficialité, investies d’amour propre et d’intérêts propres.
En construisant ainsi nos vies sur le vrai, le réel, nous n’aurons pas à craindre le jour du Seigneur, brûlant comme une fournaise. Qu’il consume la paille et les branches mortes! Pour les fils du Royaume, vivant selon la logique de leur baptême, il apportera la guérison dans son rayonnement. Adonnons-nous donc fidèlement, comme le veut St Paul, à nos tâches quotidiennes pour le bien des autres et pour notre agrément, mais sans oublier que notre aujourd’hui vise le demain de Dieu. Notre condition actuelle, même dans ses moments d’extase, n’est qu’un noviciat pour la vie en plénitude éternellement. Amen.
En spansk Pantokrator datert til 1123, da cistercienserordenen var i full ekspansjon.