Ord Om ordet
Renewal of Vows
This homily was given in the abbey church of Fontgombault at the conclusion of the community’s retreat, at a Mass during which the monks renewed their vows. In the monastic world, 13 November is celebrated as the feast of All Benedictine and Cistercian Saints. You can find an English translation by scrolling down.
Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre : quelle sera donc notre part ? » Jésus leur déclara : « Amen, je vous le dis : lors du renouvellement du monde, lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m’avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël. Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la vie éternelle.
Quand Saint Benoît décrit la profession monastique, il souligne le rapport entre celle-ci et l’autel. Le candidat demande d’être admis par une pétition écrite ‘de sa propre main’ qu’il dépose sur l’autel. Seulement ensuite entonne-t-il ce verset du Psaume 118 qui fait frémir tout coeur bénédictin:
Suscipe me, Domine, secundum eloquium tuum et vivam; et ne confundas me ab expectatione mea.
Son oblation, suscitée par la parole du Seigneur, a été perçue comme un appel. Le profès a pris au sérieux la question posée par le Christ dans le Prologue à la Sainte Règle: Quis est homo qui vult vitam?
Bien sûr qu’il désire la vie, et comment!
Il veut vivre en plénitude, sans compromis. Voilà pourquoi il se consacre à vie au service du Seigneur de la Vie, qui donna sa vie pour que nous vivions, sauvés une bonne fois pour toutes du Règne de la Mort.
La source dont coule ce salut est le sacrifice du Christ. L’autel le manifeste. L’autel est le gardien de la plus noble aspiration du moine, qui, par sa profession, entre librement dans une dynamique pascale. Le moine consent à être conformé au Christ crucifié pour connaître la force de sa résurrection. Dans l’obscur quotidien il choisit de participer, par la patience, à la passion du Saveur.
Le lien entre l’oblation monastique et l’oblation du Calvaire devient plus explicite encore quand Saint Benoît décrit la procédure pour accueillir des oblats présentés par leurs parents au monastère. Dans ces cas, la pétition, écrite par le père de l’oblat, est non seulement mise sur l’autel mais enveloppée, avec les dons de l’offertoire et la main de l’enfant, ‘dans la nappe de l’autel’.
La valeur symbolique de la nappe est prodigieuse. Elle nous met devant les yeux les langes dans lesquels l’Enfant Jésus fut enveloppé à sa naissance; elle représente le linceul où son Corps Sacré fut placé 33 ans plus tard, après la déposition de la Croix; elle nous laisse pressentir le vêtement blanc des élus, conviés à se réjouir éternellement de l’alliance nuptiale de l’Agneau.
Toutes ces dimension de la vie de Christ, de la vie en Christ, marquent l’existence du moine. Il s’associe aux éléments qui deviendront le Corps et le Sang du Christ. Le moine aussi est destiné à la transformation, exposé par grâce à la divinisante lumière qui le fera christophore, un porteur du Christ, une preuve vivante de la grâce de l’incarnation.
‘Nous avons tout quitté’, dit Saint Pierre dans l’évangile. L’affirmation s’applique à la vie monastique. On arrive au monastère avec bien peu de bagage, ayant laissé derrière soi des choses précieuse et chères. Pendant un certain temps la mémoire de ces choses peut inspirer en nous la nostalgie.
Bientôt, pourtant, la réalité du centuple promis se manifeste à nous, nous laissant ébahis. Comparée à la générosité de Dieu, la nôtre n’est qu’une bien pauvre chose. Le moine apprend à se réjouir de sa pauvreté pour que Dieu la comble. Il apprend à se réjouir de sa faiblesse pour que Dieu y déploie sa puissance.
En renouvelant nos voeux, mettons notre espérance en lui; conformons, à nouveau, notre volonté à la sienne.
Avant-hier, à Saint Anselme, le Saint Père a dit à la communauté bénédictine rassemblée: ‘Nous ne pouvons répondre aux exigences de la vocation qu’en plaçant le Christ au centre de notre existence et de notre mission. Il faut partir de l’acte de foi par lequel nous le reconnaissons comme Sauveur pour ensuite traduire cet acte dans la prière, dans l’étude, dans l’engagement d’une vie sainte.’
Il faut viser la sainteté.
La fête de ce jour, la Toussaint Bénédictine, nous rappelle que la vie monastique a été une voie de sanctification pour des multitudes. Une nuée de témoins aimables et crédibles nous entoure. Puissent nos vies radicalement données être dignes de leur exemple, apportant de la joie au Coeur de Dieu et du réconfort à notre monde qui pleure.
Amen.
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When St Benedict describes monastic profession, he stresses its connection with the altar. The novice asks for admission by means of a petition ‘written in his own hand’, which he puts on the altar. Only then does he intone the verse from Psalm 118 that makes each Benedictine heart quiver:
Uphold me, Lord, according to thy promise, that I may live, and let me not be put to shame in my hope!
His oblation, called forth by the promise of the Lord, has been perceived as a call. The new monks has taken seriously the question posed by Christ in the Prologue to the Holy Rule: Quis est homo qui vult vitam? ‘Who is the man desiring life?’
Of course he desires life — and how!
He wants to live entirely, without compromise. That is why he consecrates his life to the service of the Lord of Life, who gave his life that we might live, saved once for all from the clutches of the Reign of Death.
The source from which this salvation flows is Christ’s sacrifice. The altar makes it manifest. The altar guards the noblest aspirations of the monk who, by profession, freely enters a Paschal dynamic. The monk consents to being conformed to Christ Crucified in order to know the power of his resurrection. In the obscurity of everyday life he chooses to participate by patience in the Passion of Christ.
The link between monastic oblation and the oblation of Calvary becomes more explicit still when St Benedict describes the procedure for receiving oblates presented by their parents to the monastery. In such cases, the petition, written by the oblate’s father, is not only placed on the altar, bur wrapped, along with the offertory gifts and the child’s hand ‘in the altarcloth’.
The symbolic value of the altarcloth is prodigious. It shows forth the swaddling cloths in which the Child Jesus was wrapped at his birth; it represents the shroud in which his Sacred Body was placed 33 years later, on being lifted down from the Cross; and it points forward to the white garment worn by the elect, called to rejoice eternally in the marriage covenant of the Lamb.
All these aspects of Christ’s life, of life in Christ, seal the monk’s existence. He associates himself with the elements that will become the Body and Blood of Christ. He, too, is destined for transformation, exposed to the deifying light that will make him a Christophoros, a ‘Christ-bearer’, a living proof of the grace of the incarnation.
‘We have left everything’, says St Peter in the Gospel. His affirmation applies to monastic life. We arrive at the monastery carrying only a modest knapsack, having left behind many dear and precious things. For a while, remembrance of these things may inspire a little nostalgia.
Soon, though, the reality of the promised hundredfold becomes evident, leaving us amazed. Compared to the generosity of God, ours is but a trifle. The monk learns to rejoice in his poverty, that God might fill it. He learns to rejoice in his weakness, that God may show his strength within it.
As we renew our vows, let us place our hope in him. Let us once more conform our will to his will.
Yesterday, at Sant’Anselmo, the Holy Father told the assembled Benedictine community: ‘We can only correspond to the demands of our vocation if we put Christ at the centre of our existence and of our mission, setting out from the act of faith that lets us recognise in him the Saviour, then translating that act into our prayer, our study, and our endeavour to live a holy life.’
Indeed, we must aim for holiness.
Today’s feast, by which we venerate all Benedictine saints, reminds us that the monastic life has been a path of sanctification for multitudes. A cloud of amiable, credible witnesses surround us. May our radically given lives be worthy of their example, bringing joy to the Heart of God and consolation to our weeping world.
Amen.
